Une fonctionnaire qui contestait sa mutation en mettant en avant son rôle "indispensable" au sein de son service n’a pas obtenu gain de cause : le juge a estimé que l'administration restait libre de réorganiser ses effectifs, dès lors qu'elle respecte les garanties statutaires des agents.
Le contexte de la mutation : intérêt du service et mobilité imposée
La requérante, secrétaire administrative de classe exceptionnelle, était affectée dans un centre d’hébergement social de la Ville de Paris. L'administration avait décidé de la muter vers un autre établissement, toujours sur un poste d'encadrement de catégorie B.
Pour contester cette décision, l’agente avait fait valoir :
La perte de responsabilités et de primes (prime d'encadrement, NBI),
Une dégradation de sa situation financière (surendettement, charges
familiales),
Une menace qui pèse, selon elle, sur la continuité du service public.
La position du juge administratif
Le juge des référés a rejeté sa demande pour plusieurs raisons :
Aucune preuve concrète d'une perte de rémunération ou de
responsabilités substantielles n'a été apportée.
Le nouveau poste proposé correspond aux fonctions et au grade de la
fonctionnaire.
L'argument de la continuité du service n'est pas démontré :
l'administration n'a pas l'obligation de maintenir un agent à son
poste au motif qu'il serait difficile à remplacer.
Ainsi, la qualité ou l'ancienneté d'un agent ne suffisent pas à empêcher une mutation, dès lors que la décision est motivée par l'intérêt du service et respecte les statuts.
Quels recours pour un agent en cas de mutation contestée ?
Un fonctionnaire estimant que sa mutation est illégale ou abusive dispose de plusieurs leviers :
Recours gracieux : adresser un courrier à son administration pour
demander l'annulation de la décision.
Recours contentieux : saisir le tribunal administratif dans un délai
de deux mois.
Référé-suspension : en cas d'urgence manifeste et d'illégalité
apparente.
Pour réussir, l'agent doit pouvoir démontrer que :
La mutation est arbitraire ou discriminatoire,
Elle entraîne une rétrogradation ou une atteinte illégale à ses
droits,
Elle constitue une sanction déguisée.
Un rappel des responsabilités des services RH
Cette décision rappelle également aux services RH que les décisions de mutation doivent être rigoureusement encadrées et :
Être fondées sur des motifs objectifs liés à l'intérêt du service,
Être respectueuses du statut des fonctionnaires,
Être assorties d'une communication claire pour prévenir les
incompréhensions et les contentieux.
Cette affaire souligne aussi l'importance pour les encadrants et professionnels RH de maîtriser les enjeux statutaires liés à la mobilité des agents. Dans ses parcours de formation à destination des agents publics, CEGAPE accompagne les services RH sur ces problématiques spécifiques : sécurisation des décisions de mutation, gestion prévisionnelle des effectifs, respect du cadre réglementaire, et prévention des risques juridiques.
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